On pourrait avoir trouvé la solution pour accroître la participation dans les modèles de chaînes à consensus DPoS, notamment chez EOS.IO.  @pnc

L’un des principaux défis des technologies blockchain aujourd’hui c’est la gouvernance. Comment assurer la prise de décision dans une architecture décentralisée? Comment s’assurer que toutes les parties prenantes contribuent au développement du système lorsqu’aucune autorité est en charge?

Dans les blockchains à consensus DPoS, l’un des mécanismes de gouvernance est la participation à la sélection des producteurs de blocs par les détenteurs de jetons. Chez EOS.IO, on y ajoute les conditions d’utilisations (constitution) auxquelles toutes les parties prenantes doivent adhérer avant d’interagir avec le protocole.

Même si ces mécanismes de gouvernance sont en place, il reste que le taux de participation au vote est relativement faible. Comment inciter les parties prenantes à prendre part activement à la vie du réseau en participant au vote? C’est la grande question auquelle fait face les différentes communautés DPoS en général et en particulier la communauté EOS.

La solution à ce problème pourrait venir de l’expérience de EOS Force (symbol: EOSC), un réseau parallèle utilisant le logiciel libre EOS.IO qui propose le modèle un jeton, un vote, combiné avec le partage de revenus entre les votants et les producteurs de blocs. Grâce à ce changement au niveau de son protocole, EOS Force annonce une participation au vote supérieure à 80% comparativement à moins de 50% dans le réseau EOS.IO.

Alors qui est EOSForce?

Basé sur le code source ouvert de EOS.IO, EOSForce (Symbole: EOSC) propose une structure de réseau multi-chaînes de haute performance offrant l’interopérabilité et des coûts de développement accessibles aux développeurs d’applications décentralisées.

Lancé le 22 juin 2018 dans la même foulée que le réseau EOS, le réseau Force apporte plusieurs changements au code source EOS.IO. Des changements qui visent à assurer une gouvernance plus équitable, un réseau plus décentralisée, plus efficient et plus sécurisé. Pour y parvenir, l’équipe EOSForce a adopté le modèle de gouvernance “un jeton, un vote” contrairement au modèle “un jeton, trente votes” de EOS.IO, afin de réduire le risque de collusion entre les producteurs de blocs. Pour accroître la participation au réseau, on a aussi introduit un partage de dividende proportionnel aux votes des détenteurs de jetons.

Pour améliorer les performances du réseau, EOSForce remplace le modèle de location de la mémoire vive (RAM) disponible sur EOS.IO par le modèle des frais de transaction. Cette proposition permettrait de réduire le risque d’attaques de déni de service (DDOS) et le coût de développements élevés dus à la spéculation sur les prix de la RAM dont fait face EOS.IO aujourd’hui.

EOSForce a aussi choisi de déployer et faire fonctionner le réseau en mode “minimaliste”; d’y intégrer graduellement les fonctions avancées de EOSIO, compte tenu de leurs nouveautés. Le réseau dispose également d’une fonction  “Urgence“, qui peut être activé par 16 producteurs de blocs sur 23 en cas d’urgence. EOSC est le jeton natif du réseau EOSForce. Il représente les actifs de la chaîne principale et peut être utilisé pour voter, générer des blocs, recevoir des récompenses, transférer et échanger sur places de marchés. EOSC n’est ni un airdrop, ni un ICO. Les utilisateurs du réseau EOSIO qui ont activé leur compte en date du 3 juin 2018 peuvent réclamer leurs jetons EOSC, compte tenu du mapping pris lors du lancement du réseau EOSForce.

EOSForce est un projet très intéressant à suivre car il pourrait fournir au réseau principal EOS.IO et à d’autres chaînes issues du code EOS.IO des innovations très intéressantes à intégrer, notamment son modèle de gouvernance, son système d’incitatif, son architecture multi-chaîne, son offre de déploiement en 1-clic (Force.IO), son système de chaînes relais (IBC), son système de ressource minimaliste.

Fondé en 2017 et basé à Hangzhou, EOSForce est présentement le réseau soeur de l’écosystème EOS capable de challenger le réseau principal EOSIO; car il fonctionne aussi comme un réseau principal. Il compte une communauté de +400 000 utilisateurs avec plusieurs équipes de développeurs réparties dans le monde dont MathWallet, ForceUSA au États-Unis, ForceofJinja au Japon et plusieurs producteurs qui ont récemment réjoint le réseau comme candidat à la production de blocs.  En dehors de Block.One, éditeur du logiciel libre EOSIO, l’équipe de EOSForce est jusqu’à présent la seule capable de travailler sur les fondations du code source EOSIO.

À suivre!

Pour en savoir plus sur EOSForce….

Par: Pascal Ngu Cho, Consultant Blockchain Senior, Spécialiste des chaînes DPoS